Destination : 51 , Petits jeux entre amis


Rugby : rendez-vous manqué

Un rendez-vous manqué.

_ Vous avez vu le prix de l’hydrocarbure ? Demandait d’un ton acide, le chauffeur de taxi à Adrien ?
Le jeune homme s’en fichait. Affalé sur la banquette arrière de l’automobile qui filait sur les grands boulevards il ne demandait qu’une chose, que ce bonhomme, sans doute un sénégalais, arrête de geindre sur la politique des grands de ce monde et le conduise à sa destinée.
Les Champs-Elysées s’assombrissaient, des nuages noirs annonçaient l’imminence d’un orage en cette fin d’après-midi étouffant.
Ce chauffeur continuait de remuer des mandibules…
_ Jamais vue ça depuis le scandale de Panama ! S’écria-t-il, vous voulez que je vous dise ? Tous les même ! On mettrait tous nos politiques dans un shaker on secourait il en sortira toujours la même chose !
_ Il y en a qui ont le droit de cuisage… Si si si regardez toutes ses journalistes de la télé qui se marie avec des ministres !
Il en avait des palpitations, il allait changer de taxi il le sentait… Il allait être en retard pour signer son contrat, il se souvenait du dernier entretien : « surtout ne soyez pas en retard ! » ce serait un crime de laisser échapper ce boulot de monteur en silicone.
C’est là qu’il entendit un bruit le taxi dérapa et s’arrêta
_ J’ai crevé ! S’écria le chauffeur.
La voiture roula sur la jante et s’arrêta le long du trottoir.
Adrien était sur les buissons ardent ! Il ne s’arrêta pas à quelques fioritures, il sortit et s’engouffra dans la bouche du métro. Et entendit ce message : « Un accident de voyageurs a interrompu le trafic voulez-vous bien nous excusez… »

Il ressortit, l’orage éclatait. Tous les passants se mettaient à labris dans les bistros. Il les suivi, il avait définitivement manqué son rendez-vous.
_ Mais c’est Adrien !
Une grande fille, les cheveux mouillés, entortillée dans une robe de bure, le visage bronzé, et sphérique, l’interpellait, il se souvenait de cette vague connaissance.
_ C’est moi Marie !
_ Ah oui bien sûr !
Ils se retrouvèrent devant une glace aux fraises. Ils discutaient d’une manière diphtongue, comme il était fauché, il ne pu lui offrir plus. Elle ne semblait pas lui en vouloir, un semblant de flirt se faisait jour. Il phosphorait pour l’amener dans son loft, telle un loup-garou qui désirait déguster sa proie.

Quelques heures, plus tard il était dans son loft avec la belle Marie.
Il baissa l’abat-jour, lui donna un doux baiser, et n’entendait plus que le battement de son cœur. Il ne pensa plus à son rendez-vous manqué, les seins de Marie n’étaient pas en silicone.

J Franois M